Pour Lakévio
Mérédith FramptonValet
Mon Dieu , que cette soirée est longue,
je n'en vois pas la fin et pourtant ... j'ai l'habitude !
Albert, mon cher - très cher - mari a convié ses amis pour une soirée poker.
Inutile de préciser que je n'ai jamais mon mot à dire !
Albert est un mari, certes charmant, mais qui peut se monter intraitable
lorsqu'il s'agit de ses loisirs !
Des siens bien évidemment, parce qu'une femme qui ne travaille pas
peut elle s'attendre à en avoir ..
je vous le demande !! ..... bien sûr que non !
"Geneviève chérie, tu as déjà tant de temps libre tout au long de la semaine"
- Ah ! qu'en termes galants ces choses là sont mises ...... -
Une femme qui ne travaille pas
a-t-elle besoin de convier les femmes des amis de son mari
lors de ces soirées ?
"Et puis quoi encore, tu n'y penses pas !
vous entendre pépier et glousser toute la soirée nous déconcentre, tu le sais bien !"
Mon cher - très cher - mari serait il égoïste ?
Assurément non ! sinon, aurais je toutes ces toilettes, ce train de vie ?
Il ne le dit jamais aussi crûment,
mais sait très bien me le laisser sous entendre,
ce qui est encore plus blessant ....
Il sera plus de minuit lorsqu'ils cesseront de jouer,
laissant derrière eux un salon empestant la fumée de cigare et prendront congé,
le verbe un peu haut d'avoir trop bu de wisky !
Ce cher - très cher - Roland
ne manquera pas de me dire combien il apprécie ces soirées entre hommes !
il ira même jusqu'à me remercier de ma douce présence .....
Et moi ....
pendant cette interminable soirée, combien de cartes aurais je alignées
sur ma jolie petite table ?
combien de rois, dames et autres valets aurais je fait parler ?
combien de réussites encore ?
Combien de temps vais encore supporter d'en aligner ?
Mon Dieu Albert, mon mari,
- mon très cher mari -
quel ennui cette vie à tes côtés !