Pour Lakévio
La phrase à caser
Je pense, donc je suis...
Ce n'est pas à René Descartes, mais à Blaise Pascal, mon Auvergnat préféré, que j'emprunte cette jolie maxime que vous devrez caser dans votre devoir avec le sujet qui vous sied !
"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie"
in (Pensées)
Sur une aquarelle d'Andrew Wyeth
Vous penserez et vous serez là, lundi, j'espère !
Je suis là mais je ne vais pas philosopher !!
Dans mes petites montagnes,
je suis depuis bien longtemps habituée à la neige.
Lorsque je travaillais, il me fallait prendre la voiture
pour rejoindre l'école. J'avoue avoir, à cette époque, souvent maudit
les matins enneigés.
Déblayer le chemin jusqu'à la route était le travail de mon mari,
mais ensuite, il me fallait bien m'aventurer ... seule !
Il est vrai que je vous parle d'un temps ....
.... vous connaissez la chanson !
Dans ces années là, les routes secondaires n'étaient pas déblayées,
elles avaient, au mieux, reçu
de la part des cantonniers une pelletée de pouzzolane
dans les virages les plus dangereux !
Imaginez un peu, j'ai connu l'époque héroïque des pneus cloutés !
Ce n'est que beaucoup plus tard
que sont arrivés les pneus neige et le salage des routes.
Oui, je le reconnais, j'ai souvent maudit "la blanche".
Et pourtant, je l'ai aussi beaucoup aimée !
Non, non, les deux ne sont pas contradictoires
comme vous pourriez le penser !
J'ai .... aimé observer mon village endormi sous la neige,
les maisons encapuchonnées, les arbres blancs de givre,
savouré le silence si spécial qu'elle amenait,
aimé la luminosité qu'elle apportait,
apprécié la pureté de l'air glacé.
En balade, j'ai plongé avec délice mes regards
dans l'immensité blanche qu'elle dessinait,
souvent éblouie devant les paysages
qu'elle modifiait jusqu'à les rendre étranges, mystérieux.
J'ai maintes fois pris le temps d'admirer
le blanc de ma campagne, le blanc jusqu'à l'horizon.
J'ai pris de l'âge,
et si je déteste toujours les routes enneigées,
je reste encore émerveillée
par le spectacle magnifique des grands champs immaculés,
et jamais je ne me suis dit
"Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie"