Pour Lakévio
/.../ Ma petite maîtresse m'aimait beaucoup ; elle me soignait, me caressait. Quand il faisait mauvais et que nous ne pouvions pas sortir, elle venait me voir dans mon écurie ; elle m'apportait du pain, de l'herbe fraîche, des feuilles de salade, des carottes; elle restait avec moi longtemps, bien longtemps; elle me parlait, croyant que je ne la comprenais pas; elle me contait ses petits chagrins, quelquefois elle pleurait. /.../
Voici un court texte de quelques lignes. (Vous aurez reconnu Les Mémoires d'un Ane de notre chère Comtesse de Ségur). Le jeu sera d'en doubler le volume à l'aide d'adjectifs, d'adverbes et de propositions relatives ou subjonctives (qui, que, quoi, dont, où, lequel, duquel, avec laquelle, parce que, pour que, depuis que, pendant que, etc...) Rappelez-vous vos cours de grammaire ! Ben, quoi ? C'est la classe, ici !)
Exemple :
1) Un lapin bondissait sur le chemin quand le renard l'aperçut...
2) Un joli lapin roux bondissait sur le chemin, libre et allègre parce qu'il venait de se sauver du clapier de la ferme, quand, par un hasard malencontreux, le renard, qui cherchait depuis longtemps de quoi se mettre sous la dent, de ses yeux perçants l'aperçut...
Lecture des textes gonflés à bloc, lundi.
Ma gentille petite maîtresse qui allait avoir dix ans le mois prochain m'aimait beaucoup.
C'était elle qui me soignait,
me caressait doucement, longuement, sans impatience.
Ses petites mains maniaient la brosse légèrement
rendant mon poil rude presque soyeux.
Mes longues oreilles grises s'agitaient dès que le son
de ses petits pas sautillants sur l'allée de gravier me parvenait !
Elle, dont la voix charmante me faisait frémir de bonheur.
Rares étaient les jours
où elle ne venait pas jusqu'à l'écurie.
Si le temps se montrait clément, elle me détachait
et, d'un pas posé, me faisait faire tranquillement le tour du domaine.
C'était un chemin dont je connaissais chaque pierre, pourtant elle ne cessait
de me mettre en garde en maîtresse attentive qu'elle était !
"Sois prudent Cadichon, cette grosse pierre pointue risque de te blesser,
fais un pas de côté afin de l'éviter,
ce sera beaucoup mieux pour toi ne crois tu pas ?
Sa voix chantait à mes oreilles, pouvait on imaginer meilleure maîtresse ?
évidemment non !!
Quand il faisait mauvais, que ce soit
parce que la pluie cinglait la campagne ou parce que la neige était tombée dans la nuit,
et que nous ne pouvions pas sortir,
elle venait me voir dans mon écurie ; elle m'apportait
du pain, de l'herbe fraîche, des feuilles de salade, des carottes;
elle restait avec moi longtemps, bien longtemps;
" Voilà, voilà mon tendre ami !
tu devais imaginer que je ne viendrais pas avec ce mauvais temps !
Mais non, tu m'es bien trop précieux !"
Son discours attendrissant
me faisait braire de joie, ce qui la faisait rire aux éclats !
elle me parlait, croyant que je ne la comprenais pas;
elle me contait ses petits chagrins, quelquefois elle pleurait. /.../
J'aurais tant voulu, alors, pouvoir parler, lui dire
"ma fidèle maîtresse,
quiconque osera te faire du mal aura à faire à moi !
une bonne ruade bien placée et hop, bon débarras les méchants !
ils n'y reviendront pas de sitôt !"
Lorsqu'elle me quittait, ma maîtresse ne manquait jamais
de poser un affectueux baiser entre mes deux oreilles,
"Au revoir Cadichon,
à demain mon paisible ami !"
je posais alors ma tête sur son épaule,me sentant le plus heureux des ânes
et tout à fait certain
de ne pas mériter l'expression si souvent rattachée à mon nom,
- bête comme un âne -
Si seulement "ils" savaient .......